New York est une star de cinéma. Second centre de production cinématographique aux Etats-Unis après Hollywood, elle est l’épicentre de bon nombre de mes films favoris, qui ont contribué à mon irrésistible désir de la rencontrer, de la découvrir, de l’aimer.
La romantique
New York, théâtre de l’errance, de la solitude, puis de la rencontre de deux âmes.
Breakfast at Tiffany’s, de Blake Edwards, 1961
Qui n’a pas en tête cette image d’Audrey Hepburn, dans sa petite robe noire Givenchy, croquant dans son croissant devant les vitrines du légendaire joaillier de la Cinquième Avenue ?
Pour revivre la scène, on s’offre une viennoiserie chez un marchand ambulant et on file le déguster à l’angle de la 57ème rue.
An Affair to Remember, de Leo Mc Carey, 1957
Les deux héros que tout oppose traversent l’Atlantique en bateau, un trajet suffisamment long pour leur laisser le temps de tomber amoureux. Ils se donnent alors un rendez-vous -manqué- six mois plus tard au sommet de l’Empire State Building.
On les imite en s’armant de patience et en grimpant les 90 étages de ce symbole new-yorkais qui offre une vue inégalée sur Manhattan.
Manhattan, de Woody Allen, 1979
Un des plus beaux Woody Allen. On se souvient de la jeune Mariel Hemingway, au sommet de son charme, esquissant un sourire lorsque Woody Allen lui fait remarquer au MoMa qu’elle parle comme la souris de Tom & Jerry. On se rappelle également de Woody Allen et Diane Keaton dissertant au beau milieu de la nuit sur un banc de Battery Park, face au Queensborough Bridge.
De manière générale, la plupart des films du réalisateur glorifient New York, ville qu’il idolâtre et dont il ne peut se passer : Annie Hall, le plus new-yorkais de tous, Meutre Mystérieux à Manhattan, enquête policière amateur dans les rues de la grosse pomme, Hannah et ses sœurs, à la gloire de l’Upper West Side, ou encore le plus récent Whatever Works qui s’autorise une vision plus touristique de New York vue à travers les yeux d’une Américaine du Sud.
Sue Perdue dans Manhattan, d’Amos Kollek, 1997
Lorsque Sue perd son emploi de secrétaire, elle sombre peu à peu dans une profonde déchéance mais s’acharne à sauver les apparences. Ses errances ont pour théâtre Manhattan, dont l’anonymat ne fait que renforcer sa solitude. Elle tend les bras, se lie à des inconnus pour un soir sans lendemain… Lorsqu’un soupçon de lumière entre dans sa vie, en la personne d’un reporter bienveillant, son orgueil la conduit irrémédiablement du côté du désespoir.
La décadente
New York la sombre, la nocturne, l’inquiétante
Taxi Driver, de Martin Scorsese, 1976
Avant de se délocaliser à Boston pour son dernier film Les Infiltrés, Scorsese a eu l’occasion de démontrer à maintes reprises son attachement à la ville qui ne dort jamais.
Dans Taxi Driver, le jeune De Niro crée sa légende et contribue à celle de New York : à travers les yeux de Travis Bickle, ancien marine du Vietnam insomniaque reconverti en chauffeur de yellow cab, on découvre une ville sombre, corrompue, décadente, que le héros a décidé de nettoyer.
New York occupe également le devant de la scène dans les films New York New York, ou Gangs of New York.
Il Etait une fois en Amérique, de Sergio Leone, 1984
David Aaronson, dit « Noodles », revient à New York au crépuscule de sa vie. Il se souvient alors de son enfance dans le Lower East Side, quartier ghetto des immigrants entassés dans les tènements, il se rappelle le trafic d’alcool, la prohibition, les meurtres, la violence de la rue… Si quelques scènes du film ont été tournées à l’étranger -notamment à la Gare de l’Est- l’essentiel se déroule dans un Lower East Side redécoré façon années 1930.
Le très émouvant Tenement Museum propose des visites guidées du quartier et d’un de ses bâtiments, ancien immeuble de rapport du XIXe siècle où s’entassaient des familles entières d’immigrants dans de minuscules pièces insalubres.
Le Parrain, de Francis Ford Coppola, 1972
Les Corleone sont une des cinq grandes familles de la mafia new-yorkaise. Don Vito Corleone, le parrain de ce premier opus, refuse une association avec la famille Tattaglia dans le trafic de drogue pour conserver ses précieux appuis politiques. Cette décision, désapprouvée par son fils Sonny, conduit à des représailles en série au son de la musique inoubliable de Nino Rota.
Les scènes du Parrain tournées à New York occupent le quartier du Lower East Side –la 6ème rue, entre les avenues A et B ayant été reconstituée par des décorateurs pour correspondre à son image du début du XXe siècle- mais aussi bien entendu Little Italy et la fameuse Mulberry Street : au numéro 264, la St Patrick’s Old Cathedral, qui fut jusqu’en 1879 la principale église catholique de la ville, sert de décor au baptême du fils de Sonny Corleone (joué par Sofia Coppola bébé !), et on y retrouve De Niro et Harvey Keitel y échangeant des messes basses peu chrétiennes dans Mean Streets de Scorsese. Au numéro 176 de la même rue se dresse l’un des piliers du quartier, le Mulberry Street Bar, autrefois appelé Mare Chiaro, qui a servi de décor au Parrain III. Si l’on s’aventure hors de Manhattan, on regardera Ellis Island comme le point d’arrivée du jeune Vito à New York, et l’on peut même aller jusqu’à Staten Island qui abrite au numéro 110 de Longfallow Road la maison familiale de la famille Corleone.