Certes, les gratte-ciels existent, mais ils sont assez espacés pour laisser de la place à de larges rues lumineuses, imprégnées de l’air humide de la mer et de l’oxygène des montagnes environnantes, toujours à portée de regard. Les trottoirs ne sont pas le pilier de l’architecture urbaine, puisqu’à Hong Kong, il est de bon ton de marcher le moins possible, et surtout pas dans la rue. C’est une réalité assez difficile à intégrer pour la petite Parisienne que je suis, qui préfère généralement marcher à l’air libre plusieurs kilomètres plutôt que de s’enfoncer six pieds sous terre dans une rame de métro. Les premiers jours donc, obstinée, je me suis mise en route, à pied, guides et cartes sous le bras ; mais, plus d’une heure après le début de mon expédition, bloquée par les feux rouges interminables, les souterrains pour traverser la moindre route, la mystérieuse absence des noms de rues sur les pancartes (etc), je n’avais parcouru que quelques centaines de mètres. J’ai bien dû me rendre à l’évidence : Hong Kong est une ville où le métro est un modèle, où le taxi est abondant et accessible, où chaque angle de rue est desservi par des transports en commun efficaces, bref, une ville où l’on ne marche pas.
Mais, Hong Kong ne se limite donc pas à ce quartier de tours toujours plus hautes qu’est Central. Hong Kong est un véritable archipel offrant une telle diversité de paysages et de cultures que le visiteur novice, en la visitant, passera d’une ville à une autre, d’un pays à un autre, d’un mode de vie à un autre.
Les deux îles majeures de l’archipel hongkongais, Hong Kong Island et Lantau, sont les plus vastes mais aussi les plus urbanisées. La première abrite au nord le quartier des affaires et son lot de tours luxueuses, surplombées de noms de banques internationales ou de grands hôtels, et, au sud de la montagne qui la traverse, des ports de pêche touristiques et des plages relativement préservées.
Une escapade en bateau depuis Hong Kong Island révèle que ces deux îles ne constituent qu’une infime partie de l’archipel, qui regroupe 234 îles, dont certaines émergent de la mer sous formes de monts végétaux ou d’affleurements rocheux.
Cheung Chau la bucolique est la plus petite des îles de l’archipel, avec ses 2,4 km2, et abrite un unique village de pêcheurs qui s’étend le long du port. On y arpente des ruelles étroites bordées d’échoppes en tout genre ; on y goûte les buns, ces beignets blancs fourrés, célébrés sur l’île au mois de mai, que l’on achète à des vendeurs de rue qui veulent vous vendre quantité de produits dérivés à l’effigie de ces douceurs ; on déjeune, sur le front de mer, dans un des restaurants de poissons et fruits de mer où l’on choisit soi-même son repas encore vivant en le pointant du doigt dans des aquariums géants ; on y visite plusieurs temples, tournés vers le port, dédiés à la très honorée déesse de la mer, Tin Hau ; on y croise une procession en son honneur, menée par un moine et animée par des pêcheurs devenus joueurs de trompette et de cymbales pour l’occasion. Enfin, on arrive à un embarcadère à l’extrémité de l’île, d’où un petit bateau vous ramène au port, se faufilant parmi les centaines de bateaux amarrés sur l’île. Véritables maisons sur l’eau, ils abritent une vie de village presque classique : du linge sèche sur le pont, des voisins sautent d’un bateau à l’autre pour se retrouver autour d’une partie de mah-jong, un vieil homme s’assoupit sur le journal du jour.
Lamma , la plus proche du centre, séduit par son côté rustique et très vallonné. On y arpente pendant deux heures un sentier ardu, menant du village de Yung Shue Wan, point d’arrivée du ferry, à Sok Kwu Wan, second village de l’île. En chemin, on pose un regard fasciné sur la végétation (acacias, bananeraies) et sur la mer turquoise que l’on aperçoit parfois en contrebas.
On fait une pause baignade à Hung Shing Ye Beach, très belle plage d’où l’on aperçoit le mont Stenhouse, point culminant de l’île, avant d’aller prendre une infusion bienfaisante à Herboland, jardin bio cultivé par deux ex-citadins concotant eux-mêmes, leurs tisanes aux mille vertus. Un havre de paix…
Comment faire pour ne pas répéter que ces photos sont superbes et les textes magnifiques...
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